Face à l’arriéré judiciaire croissant, les magistrats, en nombre insuffisant, peinent à faire face à l’augmentation des cas, notamment en droit de la famille. La médiation est alors présentée comme une solution.
Cependant, est-elle utilisée à bon escient ou sert-elle simplement à décharger les tribunaux ?
Les magistrats et avocats doivent informer les parties de la possibilité de règlement amiable des litiges. Une initiative louable en soi. Cependant, certaines situations mettent à mal l’efficacité de la médiation.
En effet, tous les conflits ne sont pas adaptés à la médiation. Prenons par exemple des cas impliquant violence physique ou psychologique, comme le harcèlement. Ces cas sont extrêmement difficiles à prouver.
Des clients peuvent être sous l’emprise de conjoints manipulateurs et violents, recourant à des menaces et des chantages affectifs. La médiation, dans ce contexte, risque non seulement de prolonger le contrôle du manipulateur mais également de donner une impression d’injustice à la victime qui ne souhaite qu’une chose : la protection du tribunal.
Les magistrats ne devraient pas la présenter comme une alternative systématique pour se délester, d’autant plus que certains manipulateurs peuvent se montrer convaincants en médiation, prolongeant ainsi leur emprise sur la personne vulnérable.
Le cœur du problème réside dans le dysfonctionnement du système judiciaire lui-même, causé par un manque de moyens et une absence de volonté politique de fournir des ressources suffisantes. Ainsi, la médiation ne devrait pas être vue comme un « plan B » pour pallier ces manquements.
Il est important de rappeler que la médiation doit rester un processus volontaire, respectant la liberté de choix des parties concernées. En tant que médiateur, il est essentiel de s’assurer que les parties sont véritablement consentantes et non forcées sous la menace.
La médiation est un outil précieux, mais elle ne doit pas être utilisée à mauvais escient ni servir d’échappatoire à un système judiciaire en difficulté.
Pour une justice efficace, nous devons avant tout nous concentrer sur la réforme du système judiciaire, en le dotant des moyens nécessaires pour répondre aux besoins des citoyens.
Avez-vous déjà vécu une telle situation ?
Ou connaissez-vous quelqu’un qui l’a vécu ?
Laissez-moi votre avis dans les commentaires.
Nathalie Van den Bossche
Coach parentale
Avocate spécialisée en droit de la famille
Médiatrice agréée